Les questions furent nombreuses ce lundi 18 mai sur le Facebook Live de Bernard Clerfayt. Voici un compte-rendu des principaux sujets. D’autres ont été abordés par le Ministre de l’Emploi et de la Formation lors de son interview de vendredi sur BX1
(Voir ou revoir ce Facebook Live ici)
Aide-ménagères : cela aurait pu être dramatique !
Interrogé à propos de sa politique dans le secteur des titres-services, le Ministre de l’Emploi rappelle d’abord qu’il fallait se tenir très vite en alerte vis-à-vis de ce secteur qui emploie des aide-ménagères dont les revenus sont au bas de l’échelle des salaires. Pour elles, les conséquences pouvaient être dramatiques en cas de perte importante de revenu. Grâce à la prime décidée par le Gouvernement bruxellois, leur revenu a pu être maintenu à 95% du salaire plein. Cette prime venant compléter le chômage temporaire.
Rester lucide et engager les pouvoirs publics dans la relance
Comme à son habitude, Bernard Clerfayt fait preuve de lucidité quand il analyse la situation de crise que nous vivons, déjà devenue crise économique et sociale. Il rappelle que certains secteurs sont toujours à l’arrêt et que Bruxelles compte 170 mille chômeurs temporaires. La période de baisse du chômage est donc révolue pour l’instant. Le Ministre de l’Emploi plaide avec force pour que les mesures de chômage temporaires soient prolongées.
À la suite d’une question posée à propos des interventions de la Région bruxelloises dans le cadre de la crise, le Ministre a rappelé que les droits passerelle étaient couverts par le Fédéral. La Région n’a pas à suppléer dans ce domaine. « On a déjà dépassé 350 millions d’aides pour tous ceux qui ne sont pas concernés par les interventions du Gouvernement fédéral et on a maintenu toutes les subventions courantes pour permettre aux secteurs soutenus habituellement par la Région bruxelloise de passer le cap. »
« Partout les États vont puiser dans leurs caisses pour soutenir les dépenses sociales et pour soutenir les secteurs économiques » rappelle-t-il. On annonce déjà un déficit supplémentaire de 20 à 25 milliards en plus au niveau Fédéral, à Bruxelles on aura 500 millions de déficit en plus. Ce rôle de soutien et de relance est normal en cas de crise.
Il faudra compléter nos plans de crise
Enchaînant sur une question à propos de la politique de la santé à la lumière de cette crise sanitaire, Bernard Clerfayt insiste avant tout sur le constat qui mérite d’être fait : « notre système de santé a globalement bien résisté, ce n’a pas été le cas dans d’autres pays ». Après avoir souligné l’engagement professionnel et humain extraordinaire de tous les prestataires dans le secteur de la santé, ne Ministre pointe une première lacune qu’il faudra combler dans les mois à venir. « Nous avons des plans de crise pour bon nombre de situations, mais pour une crise de ce type, nous n’avions pas de plan d’intervention spécifique, pas de préparation suffisante. L’Allemagne par exemple a pu réagir beaucoup plus rapidement. » Un autre point d’importance développé par Bernard Clerfayt concerne la nécessité de revaloriser le statut du personnel de santé : « depuis longtemps il y a une demande des institutions, des hôpitaux pour cela ». Le Ministre de l’emploi souligne d’ailleurs qu’il y va des capacités de recrutement de ces institutions.
« Il fallait assouplir les mesures pour les refuges »
Durant le confinement strict, il a aussi été question du bien-être animal, et de la santé des animaux hébergés en refuge. Le Ministre du bien-être animal a rappelé que sa première inquiétude concernait le soin à apporter aux animaux par les bénévoles des refuges et le risque d’un surplus d’animaux accueillis. Sa première démarche a été d’intervenir auprès des autorités fédérales pour que les mesures puissent être assouplies. Le Ministre a d’ailleurs relayé différentes questions en lien avec le bien-être animal. L’important est que les animaux aient pu être soignés et que les adoptants aient été nombreux à accueillir un animal durant cette période.
Bruxelles et le Conseil National de Sécurité
À propos de la Participation de la Région de Bruxelles-Capitale au Conseil National de Sécurité, le Ministre Bernard Clerfayt rappelle que, « formellement, les Régions ne sont pas membres. Les ministres-présidents y ont été invités à titre consultatif ce qui est une bonne chose. » Cependant le Ministre regrette qu’il ait été décidé de ne pas aider plus la Région bruxelloise « alors que Bruxelles soutien 20 % de l’activité économique du pays » a-t-il rappelé.
Masques obligatoires ?
Interrogé à propos du port du masque obligatoire le Ministre rappelle que la décision de l’obligation en la matière est une compétence du Fédéral. Quant aux aspects plus pratiques il précise « que le premier geste barrière c’est se laver les mains, ensuite distanciation. Ensuite le masque. Le masque n’est pas une protection suffisante, les autres gestes barrières sont indispensables. » Bien-sûr il est indispensable dès que les distances de sécurité risque ne pas être maintenues, comme dans les transport en commun, chez le coiffeur.
Les métiers à revaloriser
«Beaucoup de travailleurs généralement moins bien considérés viennent de montrer leur rôle important dans la société». « Il faudra veiller à réduire les inégalités, revaloriser ces métiers indispensables, utiles pour notre sécurité, notre santé. »
La crise accélère les changements
Le monde du travail change sans cesse. La crise est un accélérateur de changements. On fait appel à la technologie pour toute une série de démarches. « Les administrations Bruxelloises sont en demande d’aller plus vite, la demande de changement est fabuleuse. » Aujourd’hui plus personne ne remet en question que « La maîtrise des outils numériques est une condition nécessaire pour trouver un emploi. Nous allons devoir élargir les formations en ligne, dans le secteur du digital. »
Le Ministre de l’Emploi en profite pour lancer un appel : « À ceux qui sont en chômage temporaire : profitez-en pour compléter vos compétences. » Il rappelle aussi les secteurs en pénurie : santé, construction, transport. Il faudra répondre à cette pénurie. Pour la construction, c’est un enjeu important face au changement climatique (nouvelles techniques de construction passive).
Les communes en première ligne face à la crise
Pour terminer, comme Ministre des pouvoirs locaux et Bourgmestre empêché, je suis convaincu que les communes ont un pouvoir certain pour traiter la crise. La grande majorité des communes ont des finances saines depuis deux ans.
« C’est une décision que j’ai prise : les communes peuvent utiliser leurs bonis cumulés pour faire face à la crise. Par la suite, on va voir celles qu’il faut aider le plus en fin d’année. » Rappelons que le soutien de la Région aux CPAS vient d’être augmenté de 30 Millions.
Notre société est résiliente
Pour conclure le Ministre constate que « Cette crise nous remue beaucoup mais elle nous montre aussi combien résiliente est notre société et combien nous sommes capables de faire face à une pandémie comme jamais nous ne l’avions imaginée. »